Il y a là un paradoxe… juste apparent. On a beaucoup écrit, y compris dans ces pages, que le volume des crédits s’était contracté d’un côté, et de l’autre que le marché immobilier était particulièrement atone depuis la crise de 2008.
Voici qu’une étude de l’Autorité de Contrôle prudentiel (l’ACP, organe créé pour réguler les activités bancaires) vient montrer que les Français empruntent davantage au moment de finaliser une opération immobilière.
Avec des risques de surfinancement pour les banques et de surendettement pour les emprunteurs ?
PCB Finances a cherché à y voir plus clair.
Rebond du crédit et des renégociations
Première explication : les Français sont moins nombreux à emprunter pour un achat immobilier… mais quand il le font, ils empruntent plus que par le passé. C’est au rapport montant de crédit / montant d’acquisition que s’est intéressée l’ACP.
Verdict : ce rapport est passé de 79,9% en 2012 à 84,1% en 2013. Ce qui représente un capital immobilier moyen à crédit supérieur à 142 000 euros.
Le constat est corroboré par les données recueillies par la Banque de France. L’an passé, les banques ont prêté plus de 146 milliards d’euros aux ménages pour leurs prêts immobiliers, contre 89,7 milliards en 2012, soit une progression de + 56,7% en un an.
Mais le nombre de nouveaux propriétaires n’a pas bondi pour autant. Ce n’est pas le nombre de crédits immobiliers qui augmentent le plus, pas le montant des prêts contractés.
Ceux qui le peuvent ont ainsi cherché à profiter des taux d’intérêt que la concurrence entre banques et politique monétaire européenne ont maintenus très bas.
Un contexte qui a largement encouragé le rachat de prêt immobilier par ailleurs.
Le risque d’une fragilisation des banques et des emprunteurs ?
Des inquiétudes s’expriment derrière ces données.
L’augmentation du financement par le crédit présente un risque pour le marché bancaire, d’autant que rien ne corrèle avec exactitude les montants prêtés avec la valeur effective des biens.
En outre, la pratique du surfinancement (prêt supérieur à 100% de l’opération immobilière) connait aussi un rebond, en contradiction avec l’idée que l’apport personnel était indispensable à l’octroi d’un crédit.
Les observateurs pointent du doigt un danger d’endettement accru des propriétaires caché par des taux très bas. Et inversement, une avancée à découvert des banques qui procèdent à des marges bénéficiaires très faibles et ne sont pas à l’abri d’une inversion de tendance.
Ils relèvent également une forte exposition des établissements de crédit au risque de chômage, les assurances de prêt perte d’emploi faisant l’objet d’une souscription marginale dans les succursales.
Pour résumer, on appelle les banques à remonter leurs taux de crédit et à rester vigilantes à la solvabilité de leurs clients.
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