La forme de prêt entre particuliers la plus connue en France est celle pratiquée au sein de la famille. Mais la pratique se développe via Internet, à l’instar des États-Unis où elle est née.
Paradoxe : c’est une plateforme de prêt de particulier à particulier créée par un Français, Renaud Laplanche, qui est la première à être cotée… ni plus ni moins qu’à la Bourse de New York. Son nom : Lending Club. Ses actions à l’introduction ont totalisé 870 millions de dollar.
Retour sur cette succès story et un phénomène qui prend de l’ampleur.
Lending Club, l’aventure américaine
Renaud Laplanche a fondé sa société de prêt entre particuliers en 2007. En sept ans, son volume d’échange totalise plus de 5 milliards de dollars. Une goute d’eau dans la circulation des créances aux États-Unis, mais suffisamment significative pour intéresser les investisseurs.
Rien ne destinait à l’origine cet avocat d’affaire, diplômé d’HEC et employé d’un grand cabinet new-yorkais, à se lancer dans le crédit, et encore moins à défier le système bancaire. Mais un jour, il fait le constat que la banque facture 19% ses encours de consommation et ne rémunère son épargne que de quelques points. Il se dit qu’il y a là un problème et qu’on peut mieux faire sur les taux du crédit en mettant directement les particuliers en contact. Lending Club est né. Et ça marche !
Entre 2010 et 2012, la plateforme passe de 100 millions à 1 milliards de dollar de prêts. Si bien que Google entre au capital de la société l’année suivante, suivi bientôt par d’autres investisseurs. Quelques 80 000 prêteurs pour des sommes allant jusqu’à 35 000 dollars et un taux de rémunération moyen de 14 % ont fait confiance à Lending Club.
L’emprunteur type : le particulier subissant des taux d’usure et pressé de racheter ses crédits à moindre coût.
Le prêt de particulier à particulier en France
Pour le moment, la société de Renaud Laplanche n’envisage pas de s’installer en France. Il faut dire que le prêt entre particulier n’y est pas encore familier, principalement pour une question de défiance. Ce sont encore les proches, famille ou amis, vers lesquels ont se tourne prioritairement en cas de besoin d’argent. Et les taux d’intérêt, hormis sur le crédit renouvelable, sont chez nous moins prohibitifs qu’outre Atlantique, ce qui rend l’opération moins productive.
Il n’empêche que le crédit de particulier à particulier commence à faire des émules, et que des sites s’emparent de la formule. Le premier d’entre eux s’appelle Prêt d’Union, et a reçu l’agrément de l’Autorité de Contrôle Prudentiel (ACP).
Le prêt entre particuliers en France, appelé aussi crédit collaboratif, reste limité à des sommes modestes, mais couvre tous les types d’affectation. La solution est séduisante par rapport au prêt de gré à gré qui demande une formalisation (reconnaissance de dettes entre privés ou acte devant notaire) et peut être source de conflits quand elle met en jeu des proches. Ici, le prêt est officiel, tout en restant anonyme, et les risques sont mutualisés entre tous les prêteurs.
Attention toutefois à s’adresser à des sites et des organismes sérieux…
Pour les montants plus importants et le rachat de prêt personnel, le recours à un établissement spécialisé s’impose.
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